Séverine Pierre dit Lemarquant prépare sa troisième validation des acquis de l’expérience (VAE)



Elle avait quitté le système scolaire sans diplôme. Devenue aide médico-psychologique, puis monitrice-éducatrice, elle espère être éducatrice spécialisée dans quelques mois. Un parcours bâti avec détermination, VAE après VAE.


Quand quelqu’un arrive dans une structure, il est tout de suite catalogué selon son diplôme

“Je suis quand même assez fière de ce que j’ai accompli.” Séverine Pierre dit Lemarquant a le sourire quand elle revient sur son parcours. Voici quelques semaines, la Normande a déposé un livret I pour engager sa troisième validation des acquis de l’expérience (VAE), cette fois en vue d’obtenir le titre d’éducatrice spécialisée. Un diplôme de niveau bac + 3, pour elle qui était partie de rien. Et un bel exemple de réussite pour un système réputé difficile.

L’étape du livret I est technique, il s’agit de justifier de la recevabilité de sa candidature, en prouvant au moins une année d’expérience en concordance avec le titre visé. Vient ensuite une deuxième phase bien plus longue, la rédaction du livret II, qui détaille cette expérience et démontre que la candidate dispose des compétences professionnelles attendues. La procédure culmine avec le passage devant un jury.

Experte en dossiers VAE

“Je connais ce processus tellement bien maintenant, je me dis que je vais peut-être me passer d’accompagnement”, ajoute-t-elle. Du projet au diplôme, sa première tentative a mis douze années à aboutir, avec même un échec devant le jury. La deuxième en a pris à peine deux. Cette fois, elle n’exclut pas un échec pour son premier passage, mais pense pouvoir franchir l’obstacle rapidement.
Lorsqu’elle est entrée dans le secteur médico-social, à la fin des années 90, elle avait déjà accompli mille petits boulots. “J’aimais rendre service, être auprès de la personne, je me suis orientée comme ça”, explique-t-elle. Elle passe un Bafa et décroche des contrats d’animation pour des séjours adaptés.

Elle exerce aujourd’hui dans un foyer de vie près de Caen, mais a enchaîné les CDD par dizaines, dans toutes sortes de structures. “Sans diplôme, c’est difficile, concède-t-elle, j’étais embauchée en CDD, mais impossible de trouver un poste fixe.” Dès 2003, elle s’était pourtant mise en quête d’une formation. “Il n’y avait pas de budget pour un apprentissage. Il me fallait une autre solution. J’ai entendu parler de la VAE.”

Importance du critère de durée d’expérience

À l’époque, il fallait faire la preuve de trois années d’expérience. “Aujourd’hui, le fait d’avoir raccourci le nombre d’années nécessaire change tout.” Son premier diplôme, en 2015, est une délivrance. “Ça m’a permis d’accéder à la stabilité de l’emploi, d’asseoir mes compétences face aux collègues. Quand quelqu’un arrive dans une structure, il est tout de suite catalogué selon son diplôme.” Des collègues, depuis, elle en a dirigé “une bonne dizaine” vers ce parcours.


Article paru dans Inffo Formation 979


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